Text Diskussion:August Lustig/A. Lustig Sämtliche Werke: Band 1/D'Fisch un d'Fischer.
En français
[Quälltäxt bearbeite]Les poissons et les pêcheurs.
Deux poissons blancs sont allés se promener
Dimanche dernier dans le canal,
Ont joyeusement dansé dans l’eau
Et se sont mirés dans les rayons du soleil.
Regarde donc les pêcheurs, dit le petit,
Qui sont tous de nouveau là aujourd’hui !
Il ne reste bientôt plus de place, croirait-on,
On en rencontre un à chaque pas.
Ceux-là peuvent encore se tenir debout de longues heures,
Car naturellement rien ne vient mordre à l’hameçon,
Nous serions à peine assez nombreux ici-bas
Pour seulement un à chaque canne à pêche !
Regarde, comme ils surveillent avidement
Leur bouchon, c’est une joie,
C’est dommage que les poissons ne puissent pas rire,
Sinon il y aurait un rire de long en large !
Là-bas il y en a même un qui a une lanterne,
Celui-là a apparemment passé la nuit !
Qu’a-t-il pêché, la lune et les étoiles,
D’après sa tête, ça n’a pas réussi !
Celui-là je le connais, dit maintenant le vieux,
Je l’ai déjà vu maintes fois,
S’il installait son lit ici,
Ca ne m’étonnerait pas !
Dimanche dernier, c’est risible,
J’y ai déjà quand même parfois pensé,
Nous avons, pour lui faire une farce,
Accroché sa canne à pêche à une godasse !
Cette tête, tu aurais dû la voir, si longue,
Que celui-là a fait, ça ne m’étonne pas,
Il a dû croire, le vieux, que ça semble mordre,
Il nous a presque tués avec ça !
Ce vieux là-bas sur la prairie,
Celui-là se donne du mal et n’attrape quand même rien,
Il se fourre de la saleté noire dans le nez,
Probablement c’est parce qu’il s’ennuie.
Viens, regarde maintenant celui-là, sa boîte vide
Annonce un sang patient,
Vas, tire donc un peu sur le fil,
Pour regarder ce qu’il fait.
Aha, il commence à se préparer,
Attention, il va tout de suite tirer !
Hop, tiens, il a attrapé un nez !
Mais il appartient au voisin, celui-là.
C’est vrai, pourquoi se tiennent-ils ainsi l’un sur l’autre,
Mais viens, car maintenant ça va barder,
L’un des deux va infliger à l’autre
Un bain forcé à la fin.
Comme ils y tiennent, à attraper quelque chose !
On croirait qu’ils n’ont rien à manger à la maison.
Je me languis du dimanche,
Car vraiment, ils sont amusants.
Là ils viennent avec des vers, avec des mouches,
Avec du foie et de la pâte même,
Ils n’ont qu’à l’avaler eux-mêmes,
Nous avons ici-bas assez de ces choses.
Je leur conseillerais plutôt
Un hameçon avec des kougelhopfs après,
Mais ils doivent être frais et bien réussis,
Sinon aucun de nous ne les regarde.
Maintenant le petit poisson sort sa montre ;
Déjà quatre heures, dit-il, maintenant vite vite,
Je suis invité aujourd’hui à Mulhouse
Au Bassin chez un bon ami.
Et moi j’ai rendez-vous là-bas
A l’Ile Napoléon, il est maintenant juste temps,
Dit ainsi l’autre, et ils ont disparu
Tous deux et sont maintenant déjà loin.