Text:August Lustig/Gedichte Dritte Auflage/Le 26 Février 1871.

Us der alemannische Wikipedia, der freie Dialäkt-Enzyklopedy
Le 26 Février 1871.

376 - 377

378 - 379


Enfin la paix va donc nous revenir
Après sept mois d'horreur. - Quel souvenir !
Qui donc aurait prévu la chute immense,
Et le malheur de cette pauvre France ?
Nous oublions, aveuglés par nos haines,
Souvent combien gloire et grandeurs sont vaines !....

Et cependant on fait encor la guerre,
Pour s'arracher quelques lambeaux de terre!
L'on s'entretue, la mitraille détruit
En quelques mois, et sans pitié, le fruit
D'un siècle entier de travail, de labeur,
En entraînant ainsi dans le malheur
Et dans le deuil, le pays tout entier.

L'homme est vraiment un être singulier !

Ces pauvres rois ! quand vont-ils reconnaître
Que c'est ici le temps qui règne en maître,
Et que chacun est par ce grand vainqueur
Un jour brisé, fût-il même empereur
Du monde entier. - Mais non, ces misérables
Ecoutent leurs ambitions coupables !
Ils osent tout pour satisfaire un vice ;
Que leur importe après qu'on les maudisse.
Que leur importe à ces infâmes races,
C'est l'innocent qui périt à leurs places !

Et quand on voit l'humanité sauvage,
Qui se détruit et s'égorge avec rage,
Parce qu'un fou coiffé d'une couronne,
Pour son plaisir, le veut, le leur ordonne,
Envoie les gens, par une simple loi,
S'entretuer sans qu'ils sachent pourquoi !

Comme aux taureaux que l'on rend furieux,
On leur promène aussi devant les yeux
Quelque chiffon d'une couleur voyante,
Pour exciter une rage sanglante,
Pour amener la lutte épouvantable,
La guerre enfin, ce fléau redoutable.

Le plus sanglant des animaux féroces
N'a pas rêvé de ces scènes atroces !
Quand finira donc enfin cette lutte
Abaissant l'homme au niveau de la brute ?....