Text:August Lustig/A. Lustig Sämtliche Werke: Band 1/Trois Épis.
19-20 Septembre 1874.
O souvenir charmant, admirable séjour !
Bien souvent la pensée retourne avec amour
Vers les lieux enchantés que cachent ces hauteurs,
Où la belle nature entasse ses splendeurs.
Quel spectacle enivrant, quel doux plaisir de voir
Le coucher du soleil, au Galtz, par un beau soir,
Quand l'ombre des géants qui forment cette chaîne
Se perd, en s'allongeant, dans une immense plaine,
Où le regard charmé se noie dans les flots d'or
Que l'astre flamboyant, en partant, lance encor
Comme un dernier baiser à la belle nature,
Qui sourit tendrement sous sa riche parure.
Et puis, la douce nuit, quel charme et quel bonheur !
Assis sur le balcon notre regard rêveur
Contemplait longuement ce tableau poétique
Qui s'étendait au loin. - Pâle et mélancolique
Le croissant de la lune éclairait en silence,
De sa douce clarté, ce paysage immense.
Plus tard trônait au ciel dans toute sa splendeur
Le géant Orion, splendide précurseur
De l'aube qui venait ramener à son tour,
Sur son aile de feu, le bel astre du jour.
Et quelle matinée ! Oh comme il faisait beau
En allant visiter la roche du corbeau.
Il me semble revoir toutes ces forêts sombres,
Où règnent le silence et d'éternelles ombres
Qui cachent dans leur sein des sentiers tortueux
Perdus dans les rochers, chaos mystérieux
Où le regard admire avec étonnement
L'effet prodigieux d'un vaste éboulement,
Couvrant de ses débris immenses, formidables,
Les flancs d'une montagne aux pentes redoutables !
Quel charme poétique et puissant, que d'attraits
Dans cette solitude, au milieu des forêts !...
O souvenir charmant, admirable séjour !
Bien souvent la pensée retourne avec amour
Vers les lieux enchantés que cachent ces hauteurs,
Où la belle nature entasse ses splendeurs !