Text:August Lustig/A. Lustig Sämtliche Werke: Band 1/Près de l'école.

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Près de l'école.

Février 1875.

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En entendant chanter ces fraîches voix d'enfants,
J'ai ralenti le pas. - D'étranges sentiments,
De lointains souvenirs, réveillés dans mon cœur,
Passaient devant mes yeux en écoutant ce chœur
Qu'autrefois je chantais de ma voix enfantine,
Là, dans la même salle ! -
O jeunesse divine !
Je croyais te revoir et ressentir encor
Les charmes sans pareils de tes beaux rêves d'or ;

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Ce n'est que quand ce chant doux et harmonieux
S'était enfin perdu, mourant au fond des cieux,
Que je me réveillais de ce rêve attrayant
Et je pensais alors à toi, ma chère enfant,
Si de la vie l'automne est bientôt mon partage
A toi son doux printemps ! à toi cet heureux âge !
En toi je me verrai revivre, et ton frais rire
Réjouira mon cœur, et je pourrai sourire
A tes jeux innocents et consoler ton cœur
De ses petits chagrins, quand son jeune bonheur,
Un jour sera troublé ; car à ton horizon
Apparaîtra bientôt l'âge de la raison,
L'école t'attendra. - L'école pour l'enfant
C'est le premier souci, c'est le premier tourment !

Elle n'avait pour moi, jadis, que peu d'attraits,
J'aimais trop le grand air, les champs et les forêts,
Les leçons en souffraient, aujourd'hui l'ignorance
Regrette bien souvent les fautes de l'enfance.
Encor je ne pouvais que peu de temps les suivre
Ces leçons aujourd'hui si regrettées. Pour vivre,
N'ayant pas de fortune, il fallait travailler,
Et j'ai dû de bonne heure entrer à l'atelier.

Enfant c'est pour cela que j'aimerais te voir
Instruite un jour, toi qui veux toujours tout savoir !
Quand le moment viendra d'étudier, d'apprendre,
Prépare toi, sois forte, un jour tu vas comprendre
Quel charme et quel bonheur, quelle ressource immense,
Réserve, à ses enfants fidèles, la science.
Car les chemins, parfois, de cette vie sont rudes ;
Un matin quand la jeune et douce illusion
Devra céder la place à la déception,
Alors le savoir seul peut adoucir nos peines,
Et peut nous consoler des misères humaines !